Les femmes de l'antiquité (et les hommes aussi d'ailleurs) accordaient une grande importance à leur toilette; il faut bien distinguer la mode romaine de la mode grecque, et à l'intérieur de cette dernière, plusieurs époques bien distinctes, sans grand rapport les unes avec les autres.
La 1° civilisation grecque connue est la civilisation minoenne, riche et brillante. Les palais sont grandioses, ornés de fresques somptueuses et polychromes; l'art de la couleur a atteint une belle maîtrise, mais toutes les couleurs ne sont pas disponibles; seul le blanc, le bleu, un bleu très vif et très franc, très joyeux, caractéristique de cette époque qui s'étend entre 1450 avant JC et 1200 environ, obtenu à partir de la fleur de jacinthe; le rouge, issu du broyage de la cochenille (parasite du chêne); le violet, obtenu par broyage du coquillage appelé murex; l'ocre, obtenu par broyage de pigments contenus dans la terre; le brun, le jaune, tiré du narcisse et de l'iris. Quant au noir, c'est évidemment l'encre de seiche qui le fournit. La technique de l'impression est naturellement inconnue; on se contente de bordures au bas du vêtement, à l'encolure parfois; ces bordures ont une fonction tantôt décorative, tantôt symbolique.La robe est généralement courte, et laisse voir le mollet, à cette époque (il n'en ira pas de même dans une antiquité plus tardive). mais la constante de toute l'Antiquité, qu'elle soit grecque ou romaine, qu'on se réfère au III° millénaire ou au I°, c'est la technique du plissage. La forme "princesse" prévaut; le corsage, à l'encolure arrondie, est plissé depuis cette dernière jusqu'à la taille, qui est marquée. elle est généralement soulignée d'une fine ceinturepresque une cordelette, et le plissage reprend à partir de la taille, jusqu'au bas de la jupe. C'est ainsi que l'ont voit sur les frsques du palais de Cnossos (en Crète) des élégantes portant des robes de ce style, accessoirisées de sandales à fine lanières, le plus souvent à forme de spartiates.Souvent un rang de perles à ras du cou souligne l'encolure.
dans ces deux fresques, on peut admirer la complexité et le raffinement du mantelet, toujours agrémenté d'une bordure de couleur plus soutenue, et aux formes très travaillées: simple arrondi laissant la poitrine découverte dans la première fresque, les bords du vêtement ne se joignent pas et laissent bien voir le corsage; dans l'autre au contraire, le mantelet est fermé, souligné d'appliques, d'empiècement perlés. Le peu qu'on peut deviner laisse quand même bien voir des habitudes vestimentaires sophistiquées et d'une grande élégance.
Et les coiffures?Elles sont très travaillées, très sophistiquées; de longues mèches sont laissées libres, qui ondulent sur les épaules; le reste de la chevelure est tressé, entrelacé, arrangé en ondes successives qui s'étagent sur le sommet de la tête; des perles entremêlées aux cheveux complètent le tout. La frange est inexistante, les cheveux sont tous ramenés vers l' arrière, ou alors 2 grosses boucles encadrent le visage au niveau des tempes. Parfois, comme dans ce portrait de Sappho, une fine résille retient la masse de la chevelure au sommet du crâne, tandis que s'en échappent par les côtés de fines boucles toutes mousseuses.
La très belle Parisienne,( fragment de fresque minoenne) a une coiffure très audacieuse: les cheveux du devant sont courte, et ramassés sur le sommet de la tête, mais les mèches de l'arrière sont laissées très longues, soigneusement ondulées; on n'oublie pas l'accroche coeur qui descend négligeamment sur le front...
quant à sa robe, elle est particulièrement audacieuse, puisque le bourrelet qui souligne le décolleté (comparable aux encolures en velours de la Renaissancr) se ferme dans le dos par un gros noeud.
Entre la Crète minoenne et la Rome impériale, pas grand chose de commun; (d'ailleurs les Romains ne connaissaient même pas l'existence de la civilisation crétoise)A Rome, c'est le drapé qui prévaut; pas de coutures, aussi, il faut soigneusement s'assurer de la solidité et de l'efficacité de la fibulle, qui retient les plis du vêtement sur l'épaule, et l'empêche de glisser à terre!
Le chapeau est-il une invention des temps modernes? que non! les statuettes de Tanagra ont la tête protégée pas d'élégantes capelines.
Quant à la coiffure des romaines, elle va évoluer de la simplicité (sous la République) à une complexité vertigineuse, qui agace tant Juvénal ; initiée par Messaline, la mode des chevelures bouclée devient vite un défi à l'équilibre...
LIVIA
MATIDIA
MESSALINE
Et l'été venu, comme nous, elles allaient ... à la plage, et jouaient même au freesbee!!
les premiers maillots de bains furent donc des bikinis...
cette mosaïque date du IV° siècle après J.C.
Quelques belles d'aujourd'hui ont tenté de faire revivre, l'espace d'un après midi, ces 'belles dames du temps jadis'... jugez de l'effet:
tunique brodée de méandres et de 'grecques' pour Lisa; sans oublier le 'sourire attique'!:
beau travail de tressage des cheveux, effet de rubans et broderies à jours pour Gina:encore des tresses, et les grosses boucles d'oreilles en argent, caractéristiques du style antique: Marine, au prénom prédestiné!
et Cécile en Vestale de charme!
( avec l'aimable autorisation des hellénistes et latinistes de la classe d'HK, cru 2008/2009)
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